Lorsqu’une personne morale est radiée du registre du commerce, que ce soit par faillite ou par liquidation volontaire, elle n’a plus d’existence juridique. Dans certains cas, les actionnaires ou des tiers peuvent cependant avoir un intérêt à ce qu’une entité juridique renaisse de ses cendres et soit à nouveau inscrite. Le législateur a pensé à cette éventualité et mis en place une procédure de réinscription.
La réinscription d’une société trouve son siège à l’art. 935 al. 1 CO qui prévoit que celui qui rend vraisemblable un intérêt digne de protection peut requérir la réinscription au registre du commerce d’une entité juridique radiée.
L’alinéa 2 de cette même disposition décrit les cas dans lesquels un tel intérêt existe, soit notamment lorsque :
Cette liste n’est cependant pas exhaustive.
Il ressort de ce qui précède qu’un actionnaire d’une société radiée qui redécouvrirait un actif de la société ne peut pas simplement se l’accaparer, mais doit passer par le biais d’une réinscription et liquider formellement l’actif découvert.
Une procédure judiciaire est nécessaire pour obtenir l’inscription de la société.
Celle-ci doit être adressée au Tribunal du dernier siège inscrit de la société (art. 40 al. 2 CPC). Le requérant doit rendre vraisemblable (1) l’existence de l’entité juridique radiée, (2) la vraisemblance d’un intérêt digne de protection (cf. ci-dessus), (3) la nécessité de la réinscription pour le requérant.
Il faudra veiller à doter l’entité juridique d’organes, soit par exemple un liquidateur chargé de procéder à la liquidation de la société. A défaut, le Tribunal prendra les mesures d’office (art. 935 al. 3 CO).
Une fois la procédure judiciaire relative à la réinscription terminée, l’entité juridique sera réinscrite dans l’état où elle se trouvait au moment de sa radiation. L’entité juridique aura pour but sa propre liquidation, les actifs et les passifs découverts sont réattribués au patrimoine de la société.
La réinscription ne permet pas en tant que telle de reprendre une activité opérationnelle. Une fois, le but pour lequel la société a été réinscrit est atteint, le liquidateur pourra requérir une nouvelle radiation.
*****
La nécessité d’entamer une procédure judiciaire pour la réinscription de la société engendre des coûts supplémentaires à charge du requérant. Elle présente néanmoins l’avantage de soumettre au contrôle d’un juge la raison de sa réinscription. Les tiers sont également informés de la réinscription de la société par sa publication au registre du commerce.
Vous avez des questions par rapport à la problématique abordée dans cet article ?
Nos avocats aiment et comprennent le droit des affaires, sur le plan suisse et sur le plan international. Ils sont très réactifs et portent les affaires de leurs clients aux fins d’y trouver la meilleure solution juridique et pratique. Ils sont au bénéfice d’une expérience internationale de plusieurs années en droit des affaires. Ils maîtrisent plusieurs langues étrangères et disposent de correspondants dans le monde entier.
Avenue de Rumine 13
Case Postale
CH – 1001 Lausanne
+41 21 711 71 00
info@wg-avocats.ch
©2024 Wilhelm Avocats SA – Politique en matière de confidentialité – Réalisation Mediago